L'évolution des habitudes tabagiques
Au cours de la dernière décennie, le tabagisme chez les jeunes adultes au Royaume-Uni a fortement diminué, la prévalence chez les 18-24 ans passant de 25,7 % en 2011 à seulement 9,8 % en 2023. Si les campagnes d'éducation et de prévention ont contribué à cette baisse, elle coïncide en grande partie avec l'essor du vapotage. Environ 15,8 % des 16-24 ans utilisent désormais la cigarette électronique, quotidiennement ou occasionnellement.
Pour les cliniciens, cela représente un paysage complexe : les taux de tabagisme traditionnel sont en baisse, mais la consommation de nicotine évolue plutôt que de disparaître.
Comprendre le paysage actuel
Les dangers du tabagisme sont bien connus : risques accrus de maladies parodontales et de cancer de la bouche, coloration des dents et retard de cicatrisation. La sensibilisation du public est forte : 94 % des adultes reconnaissent le tabagisme comme un facteur de risque de cancer et la plupart soutiennent les initiatives gouvernementales visant à créer une génération sans tabac.
Le vapotage est souvent présenté comme une stratégie de réduction des risques, notamment pour ceux qui peinent à arrêter complètement de fumer. Bien qu'il délivre toujours de la nicotine, il expose généralement les utilisateurs à moins de toxines nocives. De ce fait, il peut être considéré comme une alternative intéressante pour les fumeurs qui tentent de se libérer de leur dépendance au tabac.
Conséquences du vapotage sur la santé bucco-dentaire
Bien que moins nocive que le tabagisme, la cigarette électronique n'est pas sans conséquences sur la santé bucco-dentaire. Les recherches actuelles associent son utilisation à :
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Des taux plus élevés d'inflammation gingivale et de parodontite comparativement aux non-utilisateurs.
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Augmentation du stress oxydatif et retard de la cicatrisation.
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Risque accru de caries, notamment avec les e-liquides aromatisés contenant des sucres ou des édulcorants.
Il convient également de noter que de nombreux utilisateurs de cigarettes électroniques sont d'anciens fumeurs ; les cliniciens doivent donc évaluer avec soin si les problèmes de santé bucco-dentaire observés proviennent des habitudes de vapotage actuelles ou des effets résiduels de la consommation de tabac.
conseils cliniques et communication avec les patients
Les professionnels dentaires devraient adopter une approche ouverte et sans jugement lorsqu'ils abordent le sujet du vapotage avec leurs patients. Les messages clés sont les suivants :
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Éduquer sans stigmatisation : insister sur le fait que même si le vapotage est moins nocif que le tabagisme, il n’est pas sans risque.
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Encouragez les soins préventifs : insistez sur le brossage des dents deux fois par jour, le nettoyage interdentaire et les visites régulières chez le dentiste afin d’atténuer l’inflammation et les taches.
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Soutien à l'arrêt du vapotage : Encouragez les patients à considérer le vapotage comme un outil transitoire et non comme une habitude permanente, le cas échéant.
Le maintien d'une bonne hygiène buccale demeure essentiel pour réduire les risques associés au tabagisme et au vapotage.
Conclusion
Alors que le tabagisme traditionnel est en déclin, le vapotage continue de façonner l'avenir de la consommation de nicotine. Bien qu'il puisse réduire les effets néfastes sur l'ensemble de la population, ses conséquences sur la santé bucco-dentaire restent encore mal connues. Les professionnels de santé jouent un rôle essentiel en proposant un équilibre entre éducation, prévention et réduction des risques, afin d'aider les patients à prendre des décisions éclairées pour leur bien-être général et bucco-dentaire.
À propos de l'auteur
Annastasia Kellett Wright a obtenu son diplôme d'hygiéniste dentaire et de thérapeute dentaire à l'Université de Sheffield en 2013 et exerce actuellement toute son activité auprès de patients pédiatriques et adultes à Londres. Formatrice pour Waterpik™ depuis 2016, elle est également membre active de la Société britannique d'hygiène et de thérapie dentaires, où elle assure la liaison commerciale avec le groupe régional londonien depuis 2015.